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Au jardin des Oliviers, Notre Seigneur Jésus-Christ a souffert, prié et vaincu – Première Partie

La Sainte Église, qui pour le bien des hommes sur cette terre fait tout avec la plus grande perfection et le plus grand soin possible, célèbre la veille du Vendredi saint l’institution de la Sainte Eucharistie.

Par Plinio Corrêa de Oliveira

Le Jeudi saint est le jour où Judas est sorti de nuit pour vendre Notre Seigneur Jésus-Christ. Les apôtres se comportèrent avec une certaine tiédeur pendant la dernière Cène, au cours de laquelle Jésus accomplit néanmoins des merveilles, comme l’institution de la Sainte Eucharistie : Il consacra le pain et le distribua aux apôtres ; Il consacra le vin et le distribua de même. Après le repas, Il se retira, attristé par ce qui s’était passé dans une atmosphère qui ne correspondait pas à ce qu’Il voulait, mais en même temps joyeux parce que son œuvre s’était accomplie avec l’institution de l’Église. Il se rendit avec les apôtres au jardin des Oliviers pour prier.

En se souvenant de ces événements du Jeudi Saint, l’Église organise une célébration empreinte de tristesse. Les vêtements sont festifs, mais divers détails indiquent le début d’une grande tristesse. Après la messe, les Saintes Espèces sont portées jusqu’à un tabernacle en bois placé au sommet du Monument – représentant la tombe de Notre Seigneur – entouré de compositions florales et de bougies. Au Monument, Notre Seigneur est vénéré – Il est présent, mais placé dans un tabernacle rappelant le tombeau, où Il reste jusqu’à la célébration de Pâques. Les ombres de la mort commencent à l’envelopper.

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“Quel est l’utilité de mon sang ?” 

Arrivé au jardin des Oliviers, Notre Seigneur dit aux apôtres qu’Il veut prier. Il est laissé seul et les apôtres se rassemblent plus loin. C’est alors que commence la prière de Jésus-Christ dans le jardin, et avec elle son agonie, la lutte de Notre Seigneur. Jésus savait que Judas, le traître, le vendait. Il savait que les Juifs et les sbires des Romains venaient l’arrêter. Il savait que sa Passion commençait, avec tous les aspects moraux et physiques qui en découleraient : toutes les ingratitudes, toutes les méchancetés, toutes les insultes, toutes les froideurs, toutes les trahisons et les perversités qui seraient commises à son égard. Il a mesuré les douleurs qu’éprouverait sa Mère à cause de cela. Il a éprouvé de la compassion pour les saintes femmes qui allaient tellement souffrir de ce drame. Il souffrait aussi en pensant aux péchés de tous les hommes, tout au long de l’histoire de l’humanité, qui abuseraient de son holocauste pour obtenir la Rédemption. Au milieu de ces considérations, Notre-Seigneur prononce une plainte rapportée dans les Saintes Écritures : “Quel est l’utilité de mon sang ?” 

Lorsqu’Il considère l’énorme quantité de gens qui pèchent, qui l’outragent, qui le méprisent, cette question brûlante surgit : pourquoi souffrir pour de telles âmes ? Combien seront perdues ? Pourquoi une telle ingratitude ? Et son regard prophétique dévoile en enfer tous les pécheurs endurcis, brûlant pour une éternité entière parce qu’ils n’ont pas voulu l’aimer.

“Mon Père, s’il est possible, éloigne de moi cette coupe”. 

Mais en même temps qu’Il discerne tout ce que son corps sacré va souffrir, Il l’accepte entièrement pour racheter les péchés de l’humanité : “Si c’est le prix de la Rédemption, je souffrirai tout cela”. Cependant, l’Homme-Dieu, très parfait aussi dans sa nature humaine, commence à ressentir une sorte d’effroi au fur et à mesure que les choses se déroulent sous ses yeux. L’Écriture Sainte témoigne que Jésus a commencé à ressentir de l’effroi, de la tristesse et de l’angoisse (cf. Mc 14, 33 ; Mt 26, 37). 

La marée montante de cette tristesse s’élevait, mais sa décision était ferme : Il fera la volonté du Père éternel. Et de ses lèvres très saintes jaillit comme une fleur cette prière d’une insondable douceur : “Mon Père, mon Père, s’il est possible, éloigne de moi cette coupe (cette tristesse) ; mais si ce n’est pas possible, que ta volonté se fasse et non la mienne”.

Dieu n’est-il pas omnipotent ? Si tout est possible pour Dieu, pourquoi dire “si c’est possible” ? Nous sommes face à un mystère. Par sa nature divine, Jésus-Christ était Dieu et pouvait faire toutes choses parfaitement ; pourtant, dans son âme humaine, dans la crainte de ce qui allait arriver, Il a fait cette demande : “S’il est possible, éloigne de moi cette coupe, mais que ta volonté soit faite”. Une demande comme celle qui dit : “Si ce n’est pas possible, même devant l’énormité de la souffrance, je l’affronte”. Puis un ange est apparu et lui a donné à boire une coupe avec quelque chose qui l’a réconforté et qui lui a donné une force extraordinaire de l’âme et du corps. Jésus s’est alors ressaisi, prêt à affronter le sacrifice.

Remarquez la nature de cette épreuve et la force de cette consolation : un homme – l’Homme- Dieu – a tellement souffert qu’Il a sué du sang. La médecine explique la raison de cette transpiration : dans certaines tensions très fortes, les capillaires éclatent et le sang coule à travers la peau, révélant un état d’affliction extrême. Jésus commençait dans le jardin à verser le sang rédempteur, et fut réconforté par l’ange pour aller au-devant du sacrifice suprême sur la Croix.

“Vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ?” 

Toujours dans le jardin, Il supporte un autre chagrin. Il cherche les apôtres pour les réconforter en cette heure douloureuse, mais Il les trouve endormis, et il se plaint : “N’avez-vous pas pu veiller une heure avec moi ?” En d’autres termes, les apôtres étaient dans un état épouvantable de tiédeur et d’indifférence. Ils ont dormi à l’heure de l’agonie, une heure que tous les saints de l’Église ont contemplée et contempleront avec vénération jusqu’à la fin du monde.  Les apôtres dormaient et le Divin Maître restait seul dans cette lutte. 

Le moment arriva où les sbires s’approchèrent pour s’emparer de Lui. Notre Seigneur se lève fièrement et va à la rencontre de la foule. Judas, l’immonde, apparaît et, avec son odeur nauséabonde, donne le baiser de la trahison. Cette scène est bien représentée dans un célèbre tableau de Giotto, dans lequel Judas apparaît avec un regard hésitant, sale, embrassant l’Homme-Dieu. Derrière le traître se trouvent les soldats romains, qui s’enquièrent de l’identité de Jésus de Nazareth. Notre Seigneur leur fait face et déclare : “Ego sum” (Je suis !). Mais Il le dit avec une telle grandeur et une telle force qu’ils tombent tous le visage contre terre. Debout comme un guerrier qui a gagné une bataille, Jésus va à la rencontre des événements de la Passion.

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Source: www.tesorosdelafe.com

Image par Dorothée QUENNESSON de Pixabay

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8 Comments

  1. Nathalie HAYE

    Il a donné sa vie pour moi et je ne pourrai jamais être assez reconnaissante pour cela car quoique je fasse, ce ne sera jamais assez. Le cadeau qu’il nous a fait à tous, nous ne pourrons que le remercier mais de tout notre cœur car peu importe les actes, ce ne sera jamais assez. ❤️

  2. Proton

    Merci, je ne savais pas tous c’est details . Je medite sur la grandeur et la signification du message de la mort du Christ . Nous ne comprenons pas assez l’enormite de nos peches tant nous sommes conditinnnes dedans. N’avons pas la vue Celeste et nous ne comprenons pas notre condition sur cette terre temporaire. C’est cela qui m’a etait revellee . Je raisonne avec le Christ sur toutes Les trahisons qui sont si normal maintenant et la mediocrite de nos esprits . Grand merci

  3. Eddy Scherrer

    Loué soit le Saint Esprit.

    Sauve nous Seigneur nous périssons.

    Loué soit le Saint Esprit.

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