L’immaculée conception de Marie

Lecture proposée pour le 1er mai

Les “mères-perles” fonctionnent comme les abeilles : elles ont une reine, et prennent pour cela la plus grosse d’entre elles et la suivent toutes. Elles viennent sur les ondes de la mer au moment de la plus grande fraîcheur, c’est-à-dire à l’aube, principalement au mois de mai. Quand elles sont là, elles ouvrent leurs écailles vers le ciel, et les gouttes de rosée tombent à l’intérieur. Elles les ferment ensuite de telle sorte qu’elles couvent cette rosée de la mer et la convertissent en perles, dont on fait tant état. Mais remarquez qu’elles ferment si bien leurs écailles, que l’eau salée n’y pénètre pas.

Cette comparaison m’est très utile. Le Seigneur en a fait de même pour la Vierge Marie, parce qu’à l’instant de sa conception, Il se mit, d’une certaine manière, auprès d’elle pour l’empêcher de tomber dans le péché originel. Et comme pour la goutte de rosée, qui ne trouverait pas d’écaille pour la recevoir, elle tomberait dans la mer et serait convertie en eau amère et salée, et au contraire, l’écaille la recevant, elle est changée en perle ; de même la Très Sainte Vierge a été envoyée dans la mer de ce monde, mais préservée des eaux salées de la corruption du péché.

Elle devait avoir ce privilège particulier, parce qu’il n’était pas raisonnable que le diable reprochât à Notre-Seigneur que celle qui l’avait porté en ses entrailles eût été tributaire de lui. C’est pour cela que l’Evangéliste ne fait pas mention des père et mère de la Vierge, mais seulement de Joseph, époux d’une Vierge nommée Marie, de laquelle est né le Christ. Aussi, par une grâce spéciale, son âme ne tenait-elle rien de ses parents pour ce qui est ordinaire aux autres créatures.

S. François de Sales, Sermon pour la fête de l’Immaculé Conception, T. X., p. 403.

Une pieuse histoire racontée par
S. Alphonse de Liguori

Dans une contrée d’Allemagne, un homme commit un jour une faute grave. Ne voulant pas s’en confesser par fausse honte, d’une part, et d’autre part, ne pouvant supporter le tourment des remords de sa conscience, il se mit en chemin pour aller se noyer dans la rivière. Mais ensuite il s’arrêta, et pria Dieu en pleurant de lui pardonner son péché sans confession. Une nuit, en dormant, il se sentit secoué par l’épaule et il entendit en même temps une voix lui dire : « Va te confesser ». Il se rendit à l’église, mais il n’osa pas encore se confesser.

Une autre nuit, il entendit la même voix. Il retourne à l’église, mais, arrivé là, il se dit qu’il préfère mourir avant de confesser son péché. Cependant, avant de s’en retourner chez lui, il voulut d’abord aller se recommander à la Très Sainte Vierge, dont il y avait une image dans cette même église.

A peine se fut-il agenouillé qu’il se sentit tout changé. Il se releva aussitôt, demanda un confesseur, et pleurant à chaudes larmes pour la grâce qu’il avait reçue de la Sainte Vierge, il fit sa confession complète ; et il dit ensuite qu’il avait éprouvé un bonheur bien plus grand que s’il avait gagné tout l’or du monde.

S. Liguori, T. 6, p. 432

Sources – Textes de S. François de Sales et S. Alphonse de Liguori : « Mois de Marie de S. François de Sales – Pages choisies du saint docteur », par l’abbé R. de Thomas de Saint-Laurent. S’agissant d’une édition ancienne, certaines formulations ont été retouchées pour faciliter sa compréhension par les jeunes générations. Texte du Padre Pio : « Bonne journée à tous », Editions Padre Pio da Pietrelcina, p. 88, 16 mai, (Recueil IV, p.860).