
Parmi les nombreuses coutumes paraliturgiques ayant disparu dans la tempête postconciliaire en France, on trouve une bénédiction spéciale donnée le 3 février, jour de la Saint Blaise, qu’on invoque contre les maux de gorges. Cette bénédiction est encore très populaire dans les pays germaniques et anglo-saxons. Elle nous rappelle les miracles de guérison et le martyre de ce saint. Saint Blaise est l’un des Quatorze Saints Auxiliaires.
La vie de saint Blaise
Il a vécu aux 3ème/4ème siècle. Médecin, il aidait généreusement tous ceux qui recherchaient son aide, riches ou pauvres, chrétiens ou païens. Il soignait ses patients avec une grande douceur et volonté et une profonde piété. Il fut nommé évêque de Sébaste, la ville qui était alors la capitale de la province romaine d’Arménie mineure (l’actuelle Sivas, en Turquie). Pendant les persécutions des chrétiens dans l’Empire romain, il se serait retiré dans une caverne où il vivait en ermite. Assis à l’entrée d’une grotte, les oiseaux lui apportaient sa subsistance, et les animaux s’assemblaient autour de lui pour recevoir sa bénédiction ou pour être guéris lorsqu’ils étaient malades : on le voyait ainsi nourrir un renard, caresser la tête d’un lion ou d’une panthère. Malgré la persécution des chrétiens à cette époque, il continuait à exercer le ministère de Pasteur et aumônier. Le Seigneur lui a révélé que l’heure de son martyre était arrivée. Peu après, il fut finalement retrouvé, arrêté, puis emmené devant le gouverneur Agricola. Refusant d’adorer les dieux idolâtrés, il fut jeté en prison. Sur le chemin menant à la prison, grâce à sa prière et à sa bénédiction il guérit un garçon qui s’étouffait avec une arête de poisson, — détail qui est à l’origine de la tradition de la bénédiction de Saint-Blaise.
Saint Blaise fut frappé avec des bâtons. Le gouverneur le fit torturer à l’aide de peignes de fer qui lacérèrent sa peau, puis ordonna qu’on le jette dans un étang. Mais alors que Blaise faisait un signe de croix, la surface de l’étang devint solide pour lui. Le gouverneur le fit alors décapiter. Blaise resta fidèle au Christ jusqu’à la fin.
Au moment de sa mort, le saint demanda à Dieu que quiconque l’invoquerait pour un mal de gorge ou une autre maladie ou souffrance soit exaucé, et sa demande lui fut accordée.
Saint Blaise a subi le martyre vers l’an 316.
La bénédiction de saint Blaise est généralement donnée au banc de communion, ou alors dans une file analogue à la procession de communion. Pendant la bénédiction, le prêtre tient deux cierges croisés devant le cou des fidèles et prononce les mots suivants :
« Que Dieu, par l’intercession de saint Blaise, évêque et martyr, te délivre du mal de gorge et de tout mal. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen ».
Les bougies utilisées pour cette bénédiction proviennent souvent de la bénédiction de la Chandeleur, le 2 février.
Saint Blaise est vénéré dans la piété populaire comme protecteur contre les maux de gorge et autres maladies, ce qui se reflète également dans la pratique de cette bénédiction.
La vénération de saint Blaise est très répandue depuis le Moyen Âge. Dans les régions rurales en particulier, il existait des confréries et des processions en son honneur. Aujourd’hui encore, sa commémoration est célébrée dans de nombreuses communes par une messe solennelle au cours de laquelle est donnée la bénédiction de Saint-Blaise. Dans certaines régions, il est d’usage de faire bénir du pain, du sel ou de l’eau ce jour-là, qui sont ensuite utilisés comme moyen de protection contre les maladies.
Une partie de ses reliques et sa tête sont conservées en tant que reliques précieuses au musée de la cathédrale de Dubrovnik, en Croatie. Il en est également le saint patron.
Prière pour demander à saint Blaise du courage dans l’adversité
Grand Saint dont la vie si pure et la foi si vive vous ont mérité la palme glorieuse du martyre, vous pour qui Dieu témoigne si souvent sa prédilection, en se rendant à votre intercession pour les âmes qu’il inspire de vous prier, vous dont la sainteté opéra des prodiges si étonnants dans les déserts ; je viens me jeter à vos pieds pour implorer votre secours.
Rappelez-vous la prière que vous adressâtes au Seigneur après le miracle qu’il vous accorda en faveur d’un malheureux qui allait succomber sous le poids de ses maux.
En exauçant vos prières, le Seigneur Jésus montra visiblement qu’il serait toujours disposé à accorder la guérison ou du moins le soulagement des malades et des infirmes qui auraient recours à lui par votre intercession.
Ô vous donc, qui avez toujours eu les entrailles d’un père pour les pauvres affligés qui ont imploré votre assistance, je vous en conjure, ayez pitié de moi, priez pour moi, obtenez-moi premièrement un cœur pur et ensuite ma guérison.
Je vous promets d’imiter votre pureté, votre foi, votre patience pour plaire à Dieu, que vous contemplez maintenant dans le ciel.
Oui, grand saint et martyr, vous qui versâtes si généreusement votre sang pour Jésus Christ, laissez-vous toucher par mes prières, et daignez renouveler en ma faveur les grâces que vous obtenues si souvent à ceux qui vous invoquent avec les dispositions nécessaires ; ou bien, si, ma guérison n’est pas dans les desseins de Dieu, obtenez le courage et la patience avec lesquels Vous souffrîtes pour l’amour de Jésus Christ, et faites qu’un jour je puisse aller le contempler éternellement avec vous dans sa gloire. Ainsi soit-il.