Douceur, Bonté
L’humilité de Padre Pio était exemplaire, édifiante et touchante. Une autre vertu cependant, moins évidente et moins constante, mais pour laquelle le Cœur de Jésus est le modèle incomparable, était sa douceur, sa bonté.
Il y avait des personnes qui furent traitées avec rudesse ou sévérité par lui et qui s’en plaignaient. Pourtant, il est facile de défendre Padre Pio lorsqu’on en connaît le contexte.
Ce Jésus qui a dit : « Apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur » – ce même Jésus, infiniment bon, patient et tendre envers les enfants, les pécheurs repentants et les malades – est aussi celui qui chassa les marchands du Temple, traita les pharisiens et les scribes orgueilleux d’hypocrites, de « sépulcres blanchis » et de « race de vipères ». Et il dit même à Pierre : « Arrière, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Dans cette lumière, la bonté, la douceur et la gentillesse de Padre Pio ne contredisent donc en rien le fait qu’il réagissait fermement envers ceux qui ne s’approchaient de lui que par curiosité. Ou encore envers ceux qui se confessaient sans la ferme intention d’éviter le péché. Il en allait de même pour ceux qui manifestaient à son égard des signes évidents de fanatisme – des personnes nécessitant une correction sévère.
Même si perdre patience peut sembler à première vue une imperfection, il vaut la peine de lire l’accusation que Padre Pio fit à son père spirituel. Celui-ci lui répondit :
« Ne te trouble pas pour ces éclats, même si tu ne dois jamais en être satisfait. Si le Seigneur ne t’accorde pas la grâce d’une bonté inépuisable et constante, c’est qu’il veut te donner ainsi un chemin pour exercer la sainte humilité. En pénitence, chaque fois que tu te laisses emporter, sois aussitôt deux fois plus aimable. »
Le fils spirituel obéissant prit la ferme résolution d’acquérir pleinement cette vertu, et écrivit à son « très cher père » à propos de ses efforts :
« ‘Madame la bonté’ semble progresser en moi, mais je ne suis pas encore satisfait. Je ne veux pas me décourager, cher père – j’ai fait beaucoup de promesses à Jésus et à Marie. Je veux acquérir cette vertu avec leur aide. Et, en contrepartie, en plus de l’accomplissement d’autres promesses, j’ai aussi décidé d’en faire un sujet constant de méditation et de la recommander sans cesse aux autres. Vous voyez donc, mon père, que la pratique de cette vertu ne m’est pas indifférente. Aidez-moi par vos prières, ainsi que celles des autres. »
À ce sujet, je (Mgr Carta) me réjouis de pouvoir renouveler mon témoignage personnel sur la douceur et la profonde bonté du cœur de Padre Pio. J’étais toujours profondément impressionné, à chaque rencontre, par la gentillesse avec laquelle il me recevait – et aussi ceux que je lui présentais : des pécheurs, des personnes éloignées de la foi ou même hors de l’Église catholique.
Je n’oublierai jamais son sourire – si doux, affectueux, lumineux et rayonnant !
Un reflet du sourire de Jésus, dont le cœur déborde d’amour pour toute l’humanité et de miséricorde pour chaque fils perdu.
Source : Revue The Voice of Padre Pio, article de Mgr Paolo Carta, évêque émérite de Foggia
