
L’union conduit à l’imitation – et le Padre Pio était un exemple vivant de l’acceptation de l’invitation puissante et en même temps douce de Jésus :
« Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. »
Examinons maintenant deux vertus d’une grande importance, parfois négligées lorsqu’on parle du Padre Pio. La première : l’humilité.
En premier lieu, nous voyons son humilité dans son obéissance religieuse parfaite envers les supérieurs de son ordre, ainsi que dans son acceptation volontaire et paisible de toutes les instructions venant de Rome – même lorsque celles-ci étaient difficiles et le mettaient à rude épreuve – même lorsqu’elles limitaient l’exercice de son ministère sacerdotal, ce qui fut une grande souffrance pour lui.
L’humilité du Padre Pio transparaît dans ses lettres à ses directeurs spirituels, auxquels il ouvrait son âme avec l’innocence d’un enfant, demandant lumière et réconfort – au milieu des épreuves intérieures les plus dures et des attaques diaboliques.
Il était profondément humble face à tous les dons extraordinaires qu’il avait reçus de Notre-Seigneur, tels que les extases, la bilocation, les guérisons et la lecture des cœurs.
Jamais il ne s’en attribua le mérite, mais les rapporta uniquement à Dieu et à la Vierge Marie.
Quant au don incomparable des stigmates, il ne le considérait pas comme une source de satisfaction humaine, mais plutôt comme une cause de « confusion ». Il demanda la grâce que ces « signes extérieurs » lui soient retirés, et déclara même :
« Je devrai rendre compte de ce don immense devant Notre-Seigneur. »
Quiconque connaît bien le cœur humain – avec son fort penchant pour l’orgueil et la vanité face aux grandes réalisations – ne peut qu’être profondément impressionné par le Padre Pio, qui ne chercha jamais à être reconnu pour avoir contribué au rayonnement du sanctuaire de Notre-Dame des Grâces, ni pour la construction de l’hôpital Casa Sollievo della Sofferenza.
Moi (Mgr Paolo Carta), j’étais assis à côté de lui le 5 mai 1956, lorsque l’hôpital fut solennellement inauguré – en présence du cardinal Lercaro et d’un groupe de personnalités de haut rang venues du monde entier.
Le Padre Pio fut loué dans les discours, objet d’admiration mondiale, acclamé par une ovation, vénéré par tous, honoré par la présence et les paroles d’un cardinal – mais je le vis, la tête baissée, apparemment indifférent à tous ces applaudissements, et je pensai :
« Et voici le Padre Pio – humble, au milieu de toute cette gloire. »
Avec une humilité sincère, il commença son discours ainsi :
« La Casa Sollievo della Sofferenza (Maison du Soulagement de la Souffrance) est achevée. Je remercie les bienfaiteurs du monde entier qui y ont contribué. Cette œuvre est une création de la divine Providence avec votre aide ; je vous la présente. Admirez-la et louez avec moi le Seigneur, notre Dieu.
Un tronçon de route est terminé. Ne nous arrêtons pas à mi-chemin, mais suivons rapidement l’appel de Dieu à cette œuvre, chacun accomplissant son devoir :
Moi, par la prière incessante d’un serviteur inutile de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et vous, avec le désir ardent d’ouvrir votre cœur à l’humanité souffrante, afin de l’offrir avec moi à la miséricorde du Père céleste.
Avancez avec l’esprit d’humilité et des cœurs tournés vers le ciel. »
Mais peut-être que la plus grande tentation de satisfaction humaine résidait dans un autre fait marquant : voir s’agenouiller devant lui des confesseurs, des directeurs spirituels, des personnalités connues de tous horizons, des religieux, des prêtres, des évêques, des archevêques, des cardinaux, des hommes célèbres venus de régions et de pays lointains – tous dans l’espoir de recevoir de lui l’absolution, une parole de consolation et d’espérance.
Face à ces soi-disant « Grands de ce monde », le Padre Pio restait indifférent à leurs hommages, car il ne voyait en ceux qui s’approchaient de lui que des âmes à purifier, sanctifier et sauver.
Dans le prochain article, nous contemplerons la douceur du Padre Pio.
Source : Revue The Voice of Padre Pio, article de Mgr Paolo Carta, évêque émérite de Foggia