
Article du cardinal Joseph Zen, traduit
Est-il judicieux d’avoir une mascotte pour le Jubilé ? Ou n’aurait-il pas été préférable de choisir un saint patron ?
(Ce court article était destiné à mon blog en chinois, mais, par crainte que des personnes zélées ne proposent une traduction moins fidèle, comme cela s’est souvent produit, je m’empresse de fournir cette traduction personnelle).
J’ai vu beaucoup de critiques contre la mascotte de l’année jubilaire, principalement parce que la société qui l’a produite a la réputation de fabriquer des produits que nous, catholiques, qualifierions de moins que décents.
Mais qu’est-ce qu’une mascotte ? C’est quelque chose qui est considéré comme un « porteur de fortune » (un « porte-bonheur »). Cela n’a-t-il pas une connotation superstitieuse ? (Peut-être que l’usage général a dilué ce sens superstitieux et que nous ne devrions donc pas lui accorder trop d’importance).
Mais le Jubilé n’est-il pas déjà en soi une grande occasion ? Il commémore la naissance du Sauveur. Pour que les fruits de cette année de grâce soient plus abondants, n’aurait-il pas mieux valu choisir un patron céleste ?
L’année 2025 marque le 1700eme anniversaire du Concile œcuménique de Nicée (325 – 2025 après J.-C.). Reconnu et accepté par toutes les Églises chrétiennes, ce concile a déclaré hérétique la doctrine d’Arius et affirmé que Jésus, le personnage de l’Évangile, est vrai Dieu et vrai homme, le Fils de Dieu incarné venu apporter le salut.
Le concile de Nicée n’a pas immédiatement éradiqué l’arianisme. Dans la longue bataille pour défendre la vérité de la foi, le saint évêque Athanase a subi de lourdes persécutions. Grâce à sa persévérance et au soutien du peuple chrétien, nous pouvons aujourd’hui, en récitant ou en chantant le Credo, proclamer haut et fort que Jésus est le Fils de Dieu, consubstantiel au Père. Pour défendre cette « homoousioa », Athanase et de nombreux fidèles ont payé un lourd tribut. Ne conviendrait-il pas que nous prenions saint Athanase comme saint patron de cette année jubilaire ?
Cette année marque également le 60eme anniversaire de la clôture du deuxième Concile œcuménique du Vatican (1965-2025 après J.-C.). Ce Concile, par sa grandeur, son sérieux et sa conclusion heureuse, est un jalon dans l’histoire de l’Église. Malheureusement, certains, en laissant de côté les fruits vraiment précieux du Concile, ont essayé d’altérer la Tradition sacrée de l’Église : le renouvellement devient réforme, l’actualisation devient conversion à l’« esprit du temps ».
Je pense qu’un bon début pour l’année jubilaire devrait être une étude sérieuse des documents du Concile Vatican II, en particulier la Constitution dogmatique sur l’Église (Lumen gentium) et la Constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps (Gaudium et spes), dans le respect absolu de l’herméneutique de la continuité, soulignée à maintes reprises par le pape Benoît XVI. J’insiste sur le fait que ces documents doivent être compris dans la continuité du Magistère authentique.
Pour mes frères et sœurs de Hong Kong, j’organiserai des occasions d’étudier ensemble ces précieux documents. Lien vers l’article original: cardinalzenblog