
Elle a offert sa vie au Seigneur pour le salut des prêtres et de toutes les âmes.
Déclarée « vénérable » par le pape François le 27 janvier 2022.
La Vénérable Servante de Dieu Luigia Sinapi naît le 8 septembre 1916 à Itri, en Italie, et reçoit le baptême le 16 septembre. Elle reçut une éducation profondément catholique de sa mère. Elle a fréquenté l’école primaire de sa ville ainsi que le lycée à Formia. Dès son plus jeune âge, elle eut des visions mystiques de Jésus et de la Vierge et des expériences spirituelles remarquables. Sa mère, convaincue qu’il s’agissait de manifestations surnaturelles, l’emmena dans les années 1920 à San Giovanni Rotondo, où la jeune fille rencontra plusieurs fois Padre Pio. Un lien spirituel s’est alors formé entre le saint capucin et Luigia, qui fut toute sa vie la protégée de Padre Pio.
Dès son plus jeune âge, elle se sentit appelée à la vie religieuse et entra, à l’âge de 15 ans, à l’Institut de la Pia Societas Filiarum Sancti Pauli (les Sœurs de Saint-Paul), à Rome, qu’elle dut cependant quitter en raison de graves problèmes de santé.
En novembre 1931, ses deux parents décèdent et elle devient orpheline. Elle trouva d’abord un logement à Rome chez une tante et travailla comme domestique, jusqu’à ce qu’elle puisse subvenir à ses besoins en travaillant à la poste et au service des statistiques. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle se réfugia dans sa ville natale et, à son retour dans la capitale, elle vécut dans des conditions précaires en raison des difficultés de l’après-guerre. Par la suite, de 1956 à 1970, elle travailla comme secrétaire pour le Vénérable Serviteur de Dieu Enrico Medi à l’Institut national de géophysique. Sa vie professionnelle s’accompagnait d’une intense vie de prière, marquée par une profonde spiritualité intérieure et diverses souffrances, et accompagnée de nombreuses grâces mystiques.
Elle a vécu sa vocation de femme consacrée dans sa vie privée. Durant sa vie, elle a traversé de nombreuses souffrances qui l’ont mise à l’épreuve physiquement et moralement. Âgée de 19 ans, Luigia fut atteinte d’un cancer incurable. Croyant que sa dernière heure était arrivé, elle reçut l’onction des malades le 15 août 1935. Après une guérison soudaine et surprenante, elle offrit sa vie et toutes ses souffrances au Seigneur pour le salut des prêtres et de toutes les âmes. De nombreux dons surnaturels ont accompagné sa vie : prédiction d’événements et de situations, bilocation, discernement des esprits, et surtout l’union mystique avec le Seigneur Jésus, qu’elle a vécue dans l’humilité, la modestie et le service. De nombreuses personnes, dont des prêtres, des dignitaires religieux, des hommes politiques et des croyants modestes, cherchaient auprès d’elle un réconfort spirituel. Elle vivait ces rencontres comme des occasions d’évangélisation. Elle resta la protégée de Padre Pio et bénéficia de la confiance du cardinal Eugenio Pacelli, le futur pape Pie XII, dont elle avait prédit l’élection en 1937, après une révélation de la Vierge qui lui était apparue à Tre Fontane, à Rome. Sa spiritualité était eucharistique et mariale. Bien qu’elle vécût dans une grande précarité financière, elle faisait tout pour aider les plus démunis.
Elle était tertiaire des franciscains et, lors de l’année mariale 1954, elle obtint la dispense d’adhérer également au Tiers-Ordre des « Figli di Maria », auquel son directeur spirituel appartenait. La même année, elle obtint le privilège d’avoir un oratoire privé dans sa maison, où la Sainte Messe pouvait être célébrée.
Elle vouait une dévotion particulière à un certain nombre de saints, dont saint François d’Assise, sainte Gemma Galgani et sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, qui l’inspiraient sur la Petite Voie.
Elle soutenait de nombreux prêtres par ses prières et son aide matérielle. Malgré les manifestations surnaturelles qui marquèrent sa vie, elle sut porter ce fardeau exceptionnel avec un naturel parfait, faisant preuve d’un amour de Dieu et du prochain, et d’une obéissance totale à l’Église et à ses représentants dans la pratique des vertus et du sacrifice.
Elle est décédée le 17 avril 1978 des suites d’une tumeur à l’estomac, en odeur de sainteté.
Source : Dicastère des Causes des Saints