
Source : Livre de méditations du Padre Pio au noviciat – « La Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ méditée par le Père Caetano Maria de Bergame »
Après avoir terminé le repas pascal et lavé les pieds de ses disciples, Jésus se met à table pour clore les rites et les sacrifices de l’Ancienne Loi, et instituer pour nous un nouveau sacrifice : celui de la Nouvelle Alliance.
Il aurait pu le faire pendant sa vie publique, mais il a attendu la nuit de sa Passion pour que nous découvrions toute la délicatesse de sa charité et que les cœurs de ses fidèles soient attirés à lui.
Pendant que les hommes préparaient sa mort, Jésus leur offrait un Sacrement de vie – une vie d’autant plus glorieuse et féconde que sa mort serait ignominieuse et cruelle.
Réfléchis, ô mon âme, à l’immensité de l’amour de Jésus.
Tandis que les hommes inventent injures, calomnies, humiliations, persécutions et la mort contre lui, le Jésus aimant leur laisse en héritage le don le plus précieux et le plus riche des trésors divins.
Alors que les hommes, par leurs péchés, méritaient l’abandon éternel, son amour ingénieux inventa un moyen de demeurer toujours au milieu d’eux.
Ô générosité et charité admirables de Jésus, que même les torrents de nos iniquités ne peuvent arrêter ni éteindre !
Saint Paul, méditant sur la force de l’amour du Christ – un amour que ni les coups, ni les épines, ni les clous, ni la croix, ni aucun tourment de la Passion ne purent refroidir – s’écrie :
« Qui pourra me séparer de la charité du Christ ? La détresse ? L’angoisse ? »
« J’en ai la certitude: ni la mort, ni la vie, ni aucune créature ne pourra me séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. »
Et ces paroles ne s’appliquaient pas seulement à lui-même, mais aussi à nous, chrétiens.
Mais puis-je en dire autant ?
L’amour de Jésus pour moi est constant, fidèle, éprouvé… et le mien est si faible qu’il s’éteint à la moindre tribulation ou tentation.
Je suis bien loin de pouvoir souffrir persécution ou mort pour Jésus – et même de me mortifier un tant soit peu par amour pour lui.
Ô Jésus, qui si souvent me nourrissez de votre chair, faites que je ressente les effets de votre présence divine ; que mon âme se remue et s’enflamme pour vous aimer. Donnez-moi votre amour – non un amour faible, mais un amour fort et constant, semblable au vôtre pour moi.
Résolution pratique :
À l’exemple de Jésus qui, la nuit même où il allait être arrêté, flagellé, couronné d’épines et tué par les hommes, leur donnait le Sacrement de l’Amour, je m’efforcerai de faire du bien à ceux qui m’ont fait du mal.