Le pape François cherche-t-il à initier une réforme en profondeur des structures et des contenus de l’Église catholique avec le « synode sur la synodalité » ?
Avec le synode, il souhaite créer une « autre Église », ouverte aux changements et aux nouvelles interprétations de la foi. Cela se traduit notamment par le fait que l’« Église synodale » se voit comme une unité communautaire et spirituelle de tous les baptisés, qui mise davantage sur le dialogue et l’écoute et serait ainsi guidée par l’Esprit Saint.
Voici une liste des principaux changements et différences :
1. Adhésion et appartenance : l’« Église synodale » met en avant le baptême comme seul critère d’adhésion et souligne une « dignité commune à tous les baptisés ». Alors que l’Église catholique considère traditionnellement le baptême et la profession de foi catholique comme des conditions d’appartenance, l’Église synodale semble adopter une attitude inclusive qui inclut également les croyants moins strictement catholiques.
2) Mission et évangélisation : dans l’« Église synodale », on assiste à un glissement de l’objectif de conversion vers une approche d’« accompagnement », dans laquelle les personnes doivent être acceptées et soutenues indépendamment de leur statut de croyants. Il s’agit d’un abandon de la mission initiale de l’Église, qui est de missionner activement les croyants et de les amener à la foi catholique.
3) Développement doctrinal et interprétation de la foi : l’« Église synodale » s’oriente moins vers les dogmes et est ouverte à de nouvelles interprétations et changements. Des thèmes tels que le diaconat pour les femmes ou le rôle des laïcs et des dirigeants dans l’Église sont soumis à la discussion, ce qui contredit la doctrine catholique d’une révélation achevée et d’une doctrine de foi immuable.
4) Racines et tradition : pour l’« Église synodale », le concile Vatican II est le point de départ d’une réforme continue. Il s’agit de se recentrer sur les valeurs et les structures du concile, qui sont parfois en contradiction avec l’enseignement de l’Église catholique, par exemple dans les domaines de l’œcuménisme et de la collégialité.
5) Antagonisme et conflit avec l’enseignement traditionnel : l’« Église synodale » fait preuve d’une certaine hostilité à l’égard des catholiques fidèles à l’enseignement traditionnel. Cette attitude est intolérante envers les croyants « stricts » et témoigne du rejet par l’« Église synodale » de la tradition ecclésiastique existante.
Grâce au synode, il est possible qu’une Église entièrement nouvelle soit en train de naître, dont l’identité et la compréhension de soi diffèrent considérablement de l’Église catholique telle qu’elle existait avant le concile Vatican II.
L’émergence de cette « Église synodale » peut être l’occasion pour les catholiques croyants de bien réfléchir à la question de savoir s’ils doivent soutenir ce changement ou s’ils doivent plutôt s’en tenir aux enseignements traditionnels immuables.