
La véritable liberté est favorisée lorsqu’une société reconnaît que la personne humaine entière – corps et âme – est à l’image de Dieu.
Nous vivons dans une culture et une époque qui ont succombé à une fausse conception de la liberté – et qui ont presque perdu tout espoir.
Dans un discours poignant adressé aux responsables du diocèse de Rome le 10 juin 2008, feu le pape Benoît XVI a souligné le besoin d’une « éducation à l’espérance ».
Il a exprimé son regret que « notre civilisation et notre culture … aient trop souvent tendance à mettre Dieu entre parenthèses, à organiser la vie personnelle et sociale sans Lui, à prétendre que Dieu est inconnaissable, voire à nier Son existence ». Le Saint-Père a poursuivi :
Mais quand Dieu est mis de côté, … tous nos espoirs, grands et petits, reposent sur du vide. Pour ‘éduquer à l’espérance’ … il faut avant tout ouvrir nos cœurs, nos intelligences et toute notre vie à Dieu, pour devenir des témoins crédibles auprès de nos semblables.
Ces paroles m’ont rappelé une homélie émouvante du saint pape Jean-Paul II, prononcée en 2003 lors d’une messe de clôture en plein air en Slovaquie, à laquelle participaient 150 000 fidèles. Il y affirmait la nécessité d’une « éducation à la liberté » :
Aujourd’hui, de nombreux chrétiens baptisés n’ont pas encore fait leur foi leur propre en toute conscience et maturité. … Ils se disent chrétiens, mais ne répondent pas pleinement à la grâce qu’ils ont reçue ; ils ne savent pas encore ce qu’ils veulent, ni pourquoi ils le veulent. … C’est la leçon du jour : une éducation à la liberté est urgemment nécessaire. … Surtout dans la famille, les parents doivent éduquer leurs enfants à une juste liberté, pour qu’ils puissent répondre correctement à l’appel de Dieu. … La famille est le berceau où les jeunes pousses, les nouvelles générations, sont cultivées. Dans la famille se forge l’avenir de la nation.
Les deux successeurs de Pierre ont perçu la gravité de la situation contemporaine. Ils ont appelé à une nouvelle forme d’éducation, avec l’Église comme institutrice. Cette « éducation à l’espérance et à la liberté » est le véritable antidote à une culture occidentale devenue malade, ivre et corrompue par ce que Jean-Paul II appelait une « fausse notion de liberté », et qui perd son espérance parce qu’elle a, selon les mots de Benoît XVI, « mis Dieu entre parenthèses ».
Cette culture cache le mal intrinsèque qu’est l’avortement – tuer une vie innocente dans le sein maternel, premier foyer de toute l’humanité – derrière le langage de la « liberté de choix ». Or, certaines décisions sont toujours mauvaises, partout. Elles ne doivent pas être appelées liberté. Ce sont en réalité des actes criminels – même si certaines lois positives des États ne les considèrent pas encore comme tels.
La culture actuelle accorde également une protection légale au commerce de la pornographie, qui transforme le corps de l’homme et de la femme en objet pour une satisfaction sexuelle égoïste et déviante. Ce n’est pas non plus la liberté.
La véritable liberté naît lorsqu’une société reconnaît que toute personne – corps et âme – est à l’image de Dieu.
Une société vraiment libre protège et valorise la dignité et la beauté des relations sexuelles dans le cadre stable du mariage hétérosexuel, et se fonde sur le fruit naturel de cette union : la famille. Notre culture échoue à protéger cette cellule vitale : la famille.
Au lieu de cela, certains responsables politiques et juges utilisent leur autorité pour promouvoir une révolution sociale et culturelle qui vise explicitement à donner un statut juridique équivalent au mariage à des actes sexuels non unitifs, non procréatifs, entre personnes de même sexe.
Trop de politiciens égarés – parfois même des catholiques pratiquants – se sont laissés entraîner dans cette marche vers le désastre. Cette contrefaçon du mariage est de plus en plus imposée à tous et soutenue par la puissance de l’État.
Les conséquences pourraient être la disparition du véritable mariage – ce projet inscrit dans la loi naturelle pour l’épanouissement humain et la continuation de l’humanité – ainsi que l’effondrement du tissu social.
Certains nouveaux « Césars » en robes noires dissimulent leurs erreurs fondamentales sur la vie et la sexualité sous le prétexte d’une liberté illusoire permettant à chacun de faire ce qu’il veut dans les « zones d’ombre » de la vie privée.
Un tel « monde nouveau et courageux » qu’ils veulent imposer aux autres deviendra un enfer – même pour ceux qui luttent avec les tentations homosexuelles.
Nous avons désespérément besoin d’une éducation à la liberté et à l’espérance.
Diacre Keith Fournier
juillet 2025 (LifeSiteNews)